Le tour de Londres en 80 jours
En ces temps d’incertitude, j’ai besoin d’une ligne de vie, d’un horizon ; j’ai donc — de façon quelque peu arbitraire, je l’admets — fixé une date. Le 1er avril sera mon horizon ; et ma ligne de vie, les 80 jours qui m’en séparent.
Et comme le temps n’est pas aux tours du monde, je vous propose un « Tour de Londres en 80 jours » : Quatre-vingt impressions de Londres, quatre-vingt histoires, lieux, pensées issu(e)s de mon expérience de cette ville formidable et affolante.
Jour 31 : RSC
Il y a quelques années, j’ai pris des places pour aller voir Don Quichotte au Garrick Theatre. J’avais un excellent souvenir de ma dernière soirée dans ce théâtre. Mais cette fois-ci, c’était différent. Une occasion spéciale : c’était la première fois que j’allais voir une production de la RSC. La fameuse histoire de chevaliers et de moulins à vents racontée par la Royal Shakespeare Company.
Je connaissais vaguement l’histoire de Don Quichotte, comme je connais vaguement celle de nombreux classiques de la littérature sans les avoir (encore) lus. Mais je ne connaissais pas les détails de l’histoire. Je ne savais pas exactement à quoi m’attendre.
Le spectacle était sans aucun doute l’une des plus belles pièces de théâtre que j’aie jamais vues (et j’en ai vu quelques unes — j’ai grandi dans une compagnie de théâtre après tout). Un chef-d’oeuvre complet : un jeu théâtral d’exception, des chants splendides, une scénographie pleine de goût. Le tout interrompu de quelques interludes délicieux dans lesquels Rufus Hound, qui jouait Sancho Panza, improvisait avec brio, séduisant chaque membre de l’assemblée.
La RSC a vraiment donné vie au roman de Cervantes ce soir-là, à cette fable où un chevalier (ou un fou ?) errant s’en va bravement combattre les félons et défendre les plus faibles. Une histoire qui a résonné particulièrement avec moi, A Mad Belgian: folle peut-être, rêveuse et idéaliste sûrement.
