Le tour de Londres en 80 jours
En ces temps d’incertitude, j’ai besoin d’une ligne de vie, d’un horizon ; j’ai donc — de façon quelque peu arbitraire, je l’admets — fixé une date. Le 1er avril sera mon horizon ; et ma ligne de vie, les 80 jours qui m’en séparent.
Et comme le temps n’est pas aux tours du monde, je vous propose un « Tour de Londres en 80 jours » : Quatre-vingt impressions de Londres, quatre-vingt histoires, lieux, pensées issu(e)s de mon expérience de cette ville formidable et affolante.
Day 62 : De là-haut
De là-haut, au premier étage du bus, on voit tout. On virevolte à travers la ville, on est sur de nouvelles hauteurs. On se sent roi du monde, ou au moins de la ville.
Mais c’est dur d’arriver tout là-haut. D’abord il faut maîtriser l’équilibre très instable des escaliers qui mènent à l’étage du dessus. Et une fois en haut, il faut encore garder son sang froid.
Ne pas paniquer quand on manque de passer au-dessus d’une voiture : le chauffeur s’arrête toujours juste à temps. Ne pas crier quand on passe sous un arbre et qu’une branche cogne le toit du bus avec un grand bruit. Garder son calme. Respirer.
Et puis il y a les questions territoriales. Souvent, il faut faire face à une invasion, par un ou une impoli(e) qui n’a pas réalisé que ce siège n’était pas libre mais réservé pour vous.
Il faut alors être patient. Attendre un, deux ou trois arrêts jusqu’à ce que ces malotrus descendent et que vous puissiez enfin vous glisser dans votre siège, tout à l’avant, tout là-haut.
De ce trône, on admire la vue, on savoure sa liberté. On ne voit pas le chauffeur. Rien ne s’interpose entre Londres et vous.