Le tour de Londres en 80 jours
En ces temps d’incertitude, j’ai besoin d’une ligne de vie, d’un horizon ; j’ai donc — de façon quelque peu arbitraire, je l’admets — fixé une date. Le 1er avril sera mon horizon ; et ma ligne de vie, les 80 jours qui m’en séparent.
Et comme le temps n’est pas aux tours du monde, je vous propose un « Tour de Londres en 80 jours » : Quatre-vingt impressions de Londres, quatre-vingt histoires, lieux, pensées issu(e)s de mon expérience de cette ville formidable et affolante.
Jour 2 : Théière
Quand j’ai déménagé en Angleterre pour la première fois, deux amis ont pris leurs responsabilités: « Il te faudra une théière ».
Et ils m’ont emmenée à Portobello Market.
Le marché était bondé ; un samedi sans doute. Nous marchions lentement, à la recherche de la théière idéale, celle qui accompagnerait mes premiers pas sur l’île.
Je n’ai jamais trop aimé les marchés aux puces — je suis trop impatiente. Pas mes amis : déterminés et précis, ils regardaient chaque étalage avec attention. Et bien sûr, ils l’ont trouvée : la théière de rêve. Vert foncé, rondouillarde, elle m’a tout de suite fait penser aux théières parlantes du dessin animé Disney La Belle et a Bête.
Mes amis l’ont achetée sans délai et puis m’ont longuement expliqué comment faire le thé à l’anglaise. Parce qu’évidemment, tout Britannique qui se respecte a sa propre théorie sur la question. Thé de luxe ou thé de base, avec ou sans sucre, avec ou sans lait. Et puis, la grande question : d’abord le thé, ou d’abord le lait ? De la même manière que nous les Belges semblons tous avoir une opinion sur ce qui fait une bonne frite, les Britanniques sont tous catégoriques sur la manière de faire une bonne tasse de thé.
Le comédien Doc Brown en a même fait un rap, que je chante parfois à mes clients avant de les conduire à leur Afternoon Tea. J’y pense d’ailleurs chaque fois que je me fais une tasse de thé avec ma bonne vieille, fidèle théière.
