Le tour de Londres en 80 jours
En ces temps d’incertitude, j’ai besoin d’une ligne de vie, d’un horizon ; j’ai donc — de façon quelque peu arbitraire, je l’admets — fixé une date. Le 1er avril sera mon horizon ; et ma ligne de vie, les 80 jours qui m’en séparent.
Et comme le temps n’est pas aux tours du monde, je vous propose un « Tour de Londres en 80 jours » : Quatre-vingt impressions de Londres, quatre-vingt histoires, lieux, pensées issu(e)s de mon expérience de cette ville formidable et affolante.
Jour 64 : Cocktails
En rentrant d’une soirée à Old Street avec un ami, j’aperçois du coin de l’œil une porte ancienne et fatiguée. Au premier regard, le bâtiment semble sans vie, enterré sous une masse d’échafaudages. Et pourtant, il me semble qu’on devine une lumière derrière cette porte et même, peut-être, un peu de bruit. Nous décidons d’aller voir de plus près. Bingo ! C’est un petit bar à cocktails sympathique et tranquille. Parfait pour terminer la soirée.
Nous nous asseyons au bar et jetons un coup d’œil au menu. Mon ami trouve tout de suite son bonheur mais je dois bien avouer que je suis une novice. Ma connaissance du monde des cocktails se limite aux Piña Coladas, aux Mojitos et aux Caipirinhas. Dès qu’on sort de cette zone de confort, je suis perdue et, de fait, je n’ai jamais entendu parler d’aucune des merveilles listées sur ce menu.
Heureusement, le barman n’est pas un snob. Bien au contraire : c’est lui qui a ouvert ce bar et c’est un vrai passionné. Il se fait donc un plaisir de m’aider. Il m’interroge : “Sucré ou Salé ? Amer ou Épicé ? Chaud ou Froid ? Gin ou Brandy ?”. Puis, apparemment satisfait de mes réponses, il me fait un grand sourire : “Je crois que j’ai une idée.”
Quelques minutes plus tard, il est de retour avec non pas des cocktails mais des œuvres d’art ! Le premier est servi dans un verre très élégant, et l’autre dans une sorte de pipe (une référence à Magritte pour sa cliente belge peut-être ?) d’où s’élève une fumée imposante. Je la porte à mes lèvres : divin.