Jour 48/80 — Sporks

Le tour de Londres en 80 jours

En ces temps d’incertitude, j’ai besoin d’une ligne de vie,  d’un horizon ; j’ai donc — de façon quelque peu arbitraire, je l’admets —  fixé une date. Le 1er avril sera mon horizon ; et ma ligne de vie, les  80 jours qui m’en séparent.
Et comme le temps n’est pas aux tours du monde, je vous propose un « Tour de Londres en 80 jours » : Quatre-vingt impressions de Londres, quatre-vingt histoires, lieux,  pensées issu(e)s de mon expérience de cette ville formidable et  affolante.

Jour 48 : Sporks

Wembley Stadium, un jour de match. Pantalon noir, chemise blanche, gilet noir : je suis prête. J’ai rejoint les rangs du secteur de “l’hospitality”.

Nous sommes des centaines de jeunes dans la vingtaine qui se préparent à passer la soirée à courir entre les bars et les entrées du stade. Pour servir des verres, pour aider les gens à s’y retrouver et pour nettoyer un peu derrière eux. Londres n’est pas une ville bon marché: il faut se débrouiller pour gagner sa vie. £7,5 par heure, ce n’est pas grand chose mais c’est mieux que rien. Et puis c’est une bonne manière de découvrir de nouveaux coins de la ville, au détour des évènements où l’on nous envoie.

Le briefing commence. Chacun d’entre nous est assigné à un responsable qui nous explique comment va se dérouler la soirée. C’est très détaillé, très sérieux, comme si on se préparait à une opération militaire. En fin de réunion, une brève pause pour dîner puis c’est c’est parti : la soirée de folie va commencer.

Les portes s’ouvrent et des milliers de personnes entrent dans le stade en même temps. Nous sommes submergés par une mer d’humains. C’est bruyant et confus et pour nous c’est la course. Dans l’air s’élèvent, de plus en plus fortes, des odeurs de nachos et de hot dogs.

Les barmen sont déjà débordés. Je suis sur le terrain avec mon équipe, on nous a donné un boulot particulier : ravitailler les stands de couverts et de condiments. Une tâche étonnamment stressante, une course constante entre la réserve et la salle pour s’assurer que chaque client ait un accès continu à un choix suffisant.

Le manager a partagé le travail entre nous : Laurie est responsable du ketchup, Andy de la sauce HP, Martha du sucre et Matt du sel et du poivre (ce n’est plus un débutant). Et puis il y a les couverts : Mary garde un oeil sur les couteaux et enfin, je suis en charge des sporks*.

*une invention originale qui rassemble en un objet le meilleur des cuillères (spoons) et des fourchettes (forks)

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