Le tour de Londres en 80 jours
En ces temps d’incertitude, j’ai besoin d’une ligne de vie, d’un horizon ; j’ai donc — de façon quelque peu arbitraire, je l’admets — fixé une date. Le 1er avril sera mon horizon ; et ma ligne de vie, les 80 jours qui m’en séparent.
Et comme le temps n’est pas aux tours du monde, je vous propose un « Tour de Londres en 80 jours » : Quatre-vingts impressions de Londres, quatre-vingt histoires, lieux, pensées issu(e)s de mon expérience de cette ville formidable et affolante.
Jour 75 : Vélos fantômes
Dans différents quartiers de Londres, je repère des vélos blancs, échoués sur des coins de rue. Parfois, un bouquet de fleurs est posé juste à côté.
Ces vélos blancs ont une histoire. Chacun d’entre eux marque l’emplacement d’un cycliste décédé. Comme des fantômes, ils nous rappellent ces cyclistes disparus, et à quel point la vie est fragile.
Je les vois toujours, où que j’aille : ils me sautent aux yeux. Chaque fois que j’en vois un, je pense à ce cycliste perdu. Je me demande qui il ou elle était. Était-il (ou elle) jeune ou vieux/vieille ? Branché(e) ? Vieux jeu ? Sympa ? Pédant(e) ? Imprudent(e), ou simplement malchanceux/se ?
La présence fantomatique de ces vélos est à la fois triste et étrangement poétique. La ville se souvient de ces cyclistes disparus… et moi aussi, je pense à eux en roulant, chaque fois un petit peu plus prudemment.
