Le tour de Londres en 80 jours
En ces temps d’incertitude, j’ai besoin d’une ligne de vie, d’un horizon ; j’ai donc — de façon quelque peu arbitraire, je l’admets — fixé une date. Le 1er avril sera mon horizon ; et ma ligne de vie, les 80 jours qui m’en séparent.
Et comme le temps n’est pas aux tours du monde, je vous propose un « Tour de Londres en 80 jours » : Quatre-vingt impressions de Londres, quatre-vingt histoires, lieux, pensées issu(e)s de mon expérience de cette ville formidable et affolante.
Jour 4 : Balthazar
Les clichés existent pour une raison : les Italiens déménagent avec des caisses de pâtes et des tonneaux d’huile d’olive, les Allemands aiment les bretzels et les Français le fromage. Moi je suis Belge, et j’aime donc le chocolat — surtout le chocolat chaud.
On pourrait bien sûr argumenter que la plupart des gens aiment les pâtes, les bretzels, l’huile d’olive ET le chocolat, et que ça n’a donc rien à voir avec leurs origines. Peut-être. Mais, ayant grandi avec l’odeur du chocolat fondu et du lait chaud, je me targue d’avoir une certaine expérience de la question.
C’est pourquoi je fus si heureuse de découvrir Balthazar.
« Qui ? « Vous demandez-vous.
Désolée de décevoir les romantiques parmi vous : ceci n’est pas le début d’une belle histoire d’amour née d’un amour partagé du chocolat chaud. Balthazar est le nom d’un restaurant et café français situé à Covent Garden, en plein centre de Londres. Lorsque je l’ai découvert, il était divisé en deux : une partie restaurant et un autre, beaucoup plus petite, aménagée comme une boulangerie, pour vendre sandwiches, gâteaux et boissons chaudes à emporter. Je m’y suis arrêtée un jour pour acheter un snack et une boisson et, l’expérience ayant été plus que satisfaisante, j’y suis retournée chaque fois que j’étais dans les parages.
Un jour, d’humeur aventureuse, j’y ai commandé un chocolat chaud. Je ne m’attendais à rien de bien convaincant, je l’admets — sans doute encore un de ces chocolats instantanés, en poudre, qui ne parvient jamais à tenir ses promesses.
Et pourtant ! À peine y avais-je trempé mes lèvres que je fus envahie de souvenirs de mon enfance heureuse et de ma belgitude : Cramiques et Craquelins*, petits déjeuners familiaux, balades hivernales, rassemblements d’amis… Parce que c’est là que se trouve la magie (et l’importance) d’un véritable chocolat chaud : il vous remplit de chaleur et réconforte en profondeur !
Alors la prochaine fois que vous vous sentirez dépassé par la grande ville, la prochaine fois que vous avez besoin d’un petit remontant, passez donc à Covent Garden et rendez une petite visite à Balthazar. S’il est toujours là, vous y trouverez ce qu’il vous faut.
*tous deux sont des types de brioches belges (délicieuses)
Je confirme Jennifer!
Déjà il y a plus de 50 ans, le craquelin pour le frère et le cramique pour la sœur trempés dans le chocolat chaud préparé par la mère les dimanches où tout pleut dehors, nous faisait croire au bon Dieu.