Le tour de Londres en 80 jours
En ces temps d’incertitude, j’ai besoin d’une ligne de vie, d’un horizon ; j’ai donc — de façon quelque peu arbitraire, je l’admets — fixé une date. Le 1er avril sera mon horizon ; et ma ligne de vie, les 80 jours qui m’en séparent.
Et comme le temps n’est pas aux tours du monde, je vous propose un « Tour de Londres en 80 jours » : Quatre-vingts impressions de Londres, quatre-vingt histoires, lieux, pensées issu(e)s de mon expérience de cette ville formidable et affolante.
Jour 72 : St John
« Rein d’Agneau sur Toast »
« Langue de bœuf, Bettrave et Raifort »
« Tripes braisées aux carottes avec un soupçon de menthe »
En lisant le menu de St John à Smithfield, je prends la mesure de mon manque de curiosité — culinaire en tous les cas : je n’ai jamais eu envie d’explorer le monde des abats, quoi que mes amis en disent.
Et pourtant j’aime beaucoup le restaurant St John et sa cuisine “De la tête à la queue” (après tout, ne dit-on pas que “tout est bon dans le cochon ?”). L’endroit est plein de bons souvenirs. C’est un expert de Clerkenwell, un ami qui connaît toutes les meilleures adresses de Londres, qui me l’a fait découvrir. J’étais donc en bonne compagnie chaque fois que j’y ai mis les pieds, et la nourriture comme le vin ont toujours été à la hauteur.
C’est l’un de ces endroits à la fois rustiques et branchés. J’y ai découvert quelques grands classiques de la cuisine Britannique comme le simplissime-mais-délicieux “Welsh Rarebit” (qui, à ma surprise, n’implique pas de lapin).
Il y a un charmant serveur français au bar, avec un nom très français comme “Guillaume” ou “François” et un accent à couper au couteau, trop cliché pour être vrai. Il s’y connaît très bien en vin (bien sûr). Il vous dira quoi choisir — et si vous n’êtes pas d’humeur à boire du vin, il vous servira même une bière.
