Le tour de Londres en 80 jours
En ces temps d’incertitude, j’ai besoin d’une ligne de vie, d’un horizon ; j’ai donc — de façon quelque peu arbitraire, je l’admets — fixé une date. Le 1er avril sera mon horizon ; et ma ligne de vie, les 80 jours qui m’en séparent.
Et comme le temps n’est pas aux tours du monde, je vous propose un « Tour de Londres en 80 jours » : Quatre-vingt impressions de Londres, quatre-vingt histoires, lieux, pensées issu(e)s de mon expérience de cette ville formidable et affolante.
Jour 29 : Écureuils
Avant mon premier weekend à Londres, je n’avais vu des écureuils que dans les BDs de Spirou & Fantasio et dans Merlin L’Enchanteur de Disney.
Imaginez donc mon bonheur en marchant dans Hyde Park puis dans St James’s Park lors de cette première visite, à l’âge de seize ans. Des écureuils partout ! Pas trop timides, d’ailleurs : on pouvait s’en approcher, les prendre en photo. Ils étaient un peu plus gris que dans les dessins animés mais je n’ai pas laissé ce détail me gâcher le moment. Ils étaient aussi mignons que je les imaginais, aussi rapides que Spip (l’écureuil de Spirou). Dans la hiérarchie des souvenirs de mon esprit adolescent, les écureuils ont rapidement supplanté certains monuments londoniens.
Et puis j’ai grandi, je suis devenue Guide Blue Badge et j’ai appris que les écureuils gris avaient en fait chassé les écureuils roux qui vivaient ici auparavant. On m’a dit que les écureuils gris sont comme de jolis rats, qu’ils sont sales et vecteurs de maladies. J’ai appris l’histoire de Londres et de ses monuments et je trouve aujourd’hui beaucoup d’autres choses intéressantes et passionnantes à découvrir quand je marche dans Hyde Park ou St James’s Park.
Mais quand je mène une visite guidée et qu’une partie de mon groupe se laisse distraire par les écureuils au point d’arrêter complétement de m’écouter, je ne peux m’empêcher de penser avec tendresse à l’ado que j’étais. Et au lieu de me vexer, je propose d’emprunter leur téléphone pour les prendre en photo.
Trop mimi ton histoire!