Jour 66/80 — Panto

Le tour de Londres en 80 jours

En ces temps d’incertitude, j’ai besoin d’une ligne de vie, d’un horizon ; j’ai donc — de façon quelque peu arbitraire, je l’admets — fixé une date. Le 1er avril sera mon horizon ; et ma ligne de vie, les 80 jours qui m’en séparent.

Et comme le temps n’est pas aux tours du monde, je vous propose un « Tour de Londres en 80 jours » : Quatre-vingt impressions de Londres, quatre-vingt histoires, lieux, pensées issu(e)s de mon expérience de cette ville formidable et affolante.

Jour 66 : Panto

Le méchant : « Oh oui, j’ai raison »
Le public : « Oh non, tu as tort »
Le méchant : « OH OUI, J’AI RAISON »
Le public : « OH NON, TU AS TORT »

J’ai toujours aimé les excentricités de la culture britannique, et ce depuis que j’ai découvert Monty Python à l’âge de 14 ans. C’est ça qui m’a donné envie d’apprendre l’anglais, c’est ça qui m’a fait venir m’installer ici. J’adore le surréalisme britannique. Mais je dois admettre que, de toutes les choses étranges que j’ai vues ou faites de ce côté de la Manche, rien n’arrive à la cheville de mon premier pantomime.

Un ami, lui-même rompu à l’art de jouer le rôle de la “pantomime dame” (un personnage clé, généralement la mère du héros, rôle toujours interprété par un homme), avait décidé de me faire découvrir cette tradition. En effet, les pantomimes sont un plaisir saisonnier : dans la période de Noël, la plupart des familles britanniques vont en voir un.

Mon ami et moi avons été voir un classique du genre, “Aladdin”. Je savais (en théorie) à quoi m’attendre, mais je n’avais en fait aucune idée de ce dans quoi je m’embarquais : une salle pleine d’adultes et d’enfants activement impliqués dans la pièce, contredisant passionnément le “méchant” sur scène et éclatant sans cesse de rire (mais pas en même temps — les pantomimes ont deux niveaux d’humour, dont l’un échappe complètement aux innocents enfants présents).

C’était comme suivre un rituel religieux dans un pays lointain et exotique : c’était intéressant, touchant, même, malgré le fait que je ne savais pas vraiment de quoi il retournait.

Merci à Dan Smith pour la photo !

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