Jour 46/80 — Livres

Le tour de Londres en 80 jours

En ces temps d’incertitude, j’ai besoin d’une ligne de vie, d’un horizon ; j’ai donc — de façon quelque peu arbitraire, je l’admets — fixé une date. Le 1er avril sera mon horizon ; et ma ligne de vie, les 80 jours qui m’en séparent.

Et comme le temps n’est pas aux tours du monde, je vous propose un « Tour de Londres en 80 jours » : Quatre-vingt impressions de Londres, quatre-vingt histoires, lieux, pensées issu(e)s de mon expérience de cette ville formidable et affolante.

Jour 46 : Livres

Les livres ont toujours été un point d’ancrage pour moi. D’ailleurs j’ai dans ma chambre une boîte de livres “clés”, les premiers à sauver en cas d’urgence. Je les ai choisis avec soin : quelques romans; deux pièces de théâtre et puis ce petit livre que j’ai depuis toujours, un catalogue absurde et brillant d’inventions introuvables qui me rappellent le pouvoir génial de l’imagination.

Ces livres sont les plus importants, les principaux, mais de nombreux autres m’ont accompagnée au fil des années. Alors quand j’ai besoin d’un refuge, d’une pause, d’un endroit tranquille, c’est vers eux que je me tourne.

Au début, j’allais dans des librairies comme l’ancien Foyles sur Charing Cross Road avec son “Jazz café”, ou les 9 étages de Waterstones à Piccadilly. Puis j’ai emménagé à Londres pour de bon et j’ai trouvé un refuge permanent : la Bibliothèque de Londres, la London Library.

Blottie dans un coin de St James’s Square, cette bibliothèque n’est pas un seul bâtiment mais quatre, connectés par un réseau complexe de couloirs et d’escaliers. Une suite de passages semi-secrets, qu’il me faudra des années pour explorer.

À l’arrière du bâtiment un paradis pour les amoureux des livres : une infinité de rayonnages, des livres du sol au plafond à perte de vue. Le tout parsemé de bureaux isolés pour écrivains solitaires. Quand aux auteurs plus sociables qui auraient envie d’un peu de compagnie, ils ont d’autres options. La “Writer’s Room” ou la Salle de Lecture principale où les ordinateurs sont interdits.

Chercheurs, romanciers, scénaristes et autres esprits vagabonds venus des quatre coins de la ville se croisent ici tous les jours, en silence. Cet endroit est comme un autre foyer pour eux. Parfois, ils se reconnaissent. Ils échangent alors un timide sourire.

Et quand ils sont trop fatigués, ils vont s’asseoir dans l’un des fauteuils confortables placés au coin du feu. Ils se posent et laissent leurs soucis se dissoudre gentiment dans un sommeil profond : il est même permis de faire la sieste à la London Library.

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