Jour 45/80 — Bal folk

Le tour de Londres en 80 jours

En ces temps d’incertitude, j’ai besoin d’une ligne de vie, d’un horizon ; j’ai donc — de façon quelque peu arbitraire, je l’admets — fixé une date. Le 1er avril sera mon horizon ; et ma ligne de vie, les 80 jours qui m’en séparent.

Et comme le temps n’est pas aux tours du monde, je vous propose un « Tour de Londres en 80 jours » : Quatre-vingt impressions de Londres, quatre-vingt histoires, lieux, pensées issu(e)s de mon expérience de cette ville formidable et affolante.

Jour 45 : Bal Folk

Un après-midi d’été à Hyde Park. On m’a donné rendez-vous au kiosque. Le parc est grand, le kiosque petit, je mets donc un certain temps à le dénicher. En route je croise des familles agitées, des couples amoureux, des travailleurs pressés, des acrobates sur roulettes, des jongleurs et quelques rêveurs perdus dans les parterres de fleurs.

Enfin j’aperçois, de l’autre côté de la route, le kiosque en question caché sous quelques arbres. Je m’approche : ils sont là. Tous les autres amoureux du bal. Par terre, quelques instruments, une pile anarchique de manteaux et de sacs et, dans l’esprit des véritables bals de France, un petit buffet commun pour pic-niquer. Tout est en place, le bal peut démarrer : les musiciens discutent (“quel morceau en premier ?”).

Enfin, ils se décident : c’est une valse. Une valeur sûre pour se remettre en jambes. Les couples se forment et commencent doucement à tourner ; déjà les robes des femmes se mettent à virevolter. Les pieds s’entremêlent joyeusement avec plus ou moins de style et d’adresse. Quelques débutants ne s’en sortent pas vraiment, mais ce n’est rien, voilà déjà quelqu’un qui leur tend littéralement la main (“viens, je t’invite à danser. Tu verras, c’est facile : je vais te montrer”).

Et voilà Londres qui se transforme en village, au fil de tous ces pas. C’est la magie des Clandestine Mazurka.

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