Jour 19/80 — Bus 176

Le tour de Londres en 80 jours

En ces temps d’incertitude, j’ai besoin d’une ligne de vie, d’un horizon ; j’ai donc — de façon quelque peu arbitraire, je l’admets — fixé une date. Le 1er avril sera mon horizon ; et ma ligne de vie, les 80 jours qui m’en séparent.

Et comme le temps n’est pas aux tours du monde, je vous propose un « Tour de Londres en 80 jours » : Quatre-vingt impressions de Londres, quatre-vingt histoires, lieux, pensées issu(e)s de mon expérience de cette ville formidable et affolante.

Jour 19 : Bus 176

23h, le pub vient de fermer. J’attends mon bus, jeu de cartes en main. Je me suis récemment mise à la magie ; toute seule je n’avance pas très vite mais je persévère. Aujourd’hui, je travaille un mouvement un peu technique mais qui a vraiment l’air magique. Très concentrée, je ne remarque pas le jeune homme qui se rapproche de moi.

« Pas mal, mais peux mieux faire »

Surprise, je me retourne. Sans doute un poivrot en mal de conversation… mais non : il sort son propre jeu de carte de sa poche, et exécute parfaitement l’effet que je m’évertue à apprendre. On commence à discuter, il me donne quelques conseils, mais déjà le bus arrive. 176 vers Penge.

Coup de chance : c’est aussi son bus. On monte au premier étage, tout à l’avant et, dans ce bus de nuit qui nous emmène au sud de la ville, on parle magie. Il me fait quelques tours, tous plus impressionnants les uns que les autres ; il est intéressant, intelligent, et présente ses tours avec légèreté. La classe.

Les 40 minutes de trajet passent en un clin d’œil. Voilà mon arrêt. En descendant, je me retourne :

« Tu t’appelles comment ? »
« James, et toi ? »
« Jennifer »

Peu après, j’ai recroisé James, par hasard, dans le centre de Londres. Il est devenu mon prof de magie ainsi qu’un très bon ami. Mais c’est une autre histoire…

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