Le tour de Londres en 80 jours
En ces temps d’incertitude, j’ai besoin d’une ligne de vie, d’un horizon ; j’ai donc — de façon quelque peu arbitraire, je l’admets — fixé une date. Le 1er avril sera mon horizon ; et ma ligne de vie, les 80 jours qui m’en séparent.
Et comme le temps n’est pas aux tours du monde, je vous propose un « Tour de Londres en 80 jours » : Quatre-vingt impressions de Londres, quatre-vingt histoires, lieux, pensées issu(e)s de mon expérience de cette ville formidable et affolante.
Jour 17 : Danse
Claquettes, danses de salon, pop, bal folk à l’européenne, ballet, swing, comédies musicales, boîtes de nuit,… Londres est une ville dansante.
Et danser, comme jouer de la musique, me donne la pêche comme peu d’autres choses le font. Je ne suis pourtant pas une grande danseuse, loin s’en faut. Mais ça n’a pas d’importance ; de la même manière qu’il ne faut pas être un grand dessinateur pour s’amuser avec un carnet de croquis, ni être un musicien hors pair pour s’amuser au piano, on peut adorer danser même avec deux pieds gauches.
Pour autant, le fait de n’être pas particulièrement doué pour quelque chose n’empêche pas de vouloir s’améliorer. C’est pourquoi, peu après mon arrivée à Londres, j’ai poussé la porte des Studios de Danse « Pineapple », un des plus célèbres studios de danse au monde, avec plus de 2500 visiteurs par jour et plus de 250 cours par semaine.
Lieu un peu intimidant au premier abord, je dois bien l’admettre ; petite musicienne belge perdue dans une mer de grands danseurs et danseuses britanniques, je n’en menais pas large. Mais la fondatrice du studio, Debbie Moore OBE, voulait que son lieu soit ouvert à tous, débutants complets comme professionnels. Donc je me suis tout de même inscrite.
Premier cours. Tout le monde semble connaître les mouvements. Un peu timide, je me mets à l’arrière de la classe, et j’essaie de suivre. Ce n’est pas facile, mais j’ai toujours aimé les défis. J’arrive à apprendre un tiers de la chorégraphie environ, pas plus. Ça n’a pas d’importance ; je m’amuse tellement que j’oublie ma timidité. À la fin de l’heure, je me sens toujours un peu hors du coup mais j’ai le sourire au lèvres.
« Essayer encore, rater encore, rater mieux », me dit toujours un de mes amis. Je reviendrai la semaine prochaine. Et celle d’après. Et la suivante. Je finirai bien par l’avoir, cette choré ! Et en attendant, je devrai me contenter de mes danses à moi pour me remonter le moral…
"If you've a melancholy case of the blues I've got a remedy for you If you've an ounce of rhythm down in your shoes Then I'll change your point of view If you've been singing a sad and blue song Go into your dance Until you learn how to sing a new song Go into your dance Don't be complaining, learn how to smile And if it's raining, dance in the rain a while Put off your sorrow until tomorrow Go into your dance" From Broadway musical "42nd Street"